Le circuit de la récompense
On sait maintenant que la consommation chronique et prolongée de sucre entraîne, comme pour d’autres drogues, des modifications biologiques durables dans le cerveau.
Grâce à l’imagerie cérébrale, il est possible aujourd’hui de mieux comprendre comment le sucre agit sur les centres cérébraux, et notamment ceux impliqués dans le “circuit de la récompense”. Le circuit de la récompense, lorsqu’il est activé, induit une sensation de plaisir, produite par la sécrétion dans notre cerveau d’un neurotransmetteur : la dopamine, également appelée “hormone du plaisir”. Ainsi le sucre et les drogues ont la même finalité : produire une sensation agréable qui nous poussera à réitérer l’expérience. D’ailleurs, cela explique pourquoi manger est parfois davantage un plaisir, la simple satisfaction d’une gourmandise, que la satisfaction immédiate d’un besoin naturel.
Consommés de façon excessive, trop souvent et/ou en trop grandes quantités, les aliments très sucrés peuvent ainsi entrainer des phénomènes dits de neuro-adaptation au niveau d’une partie du cerveau, ceux-là même qui peuvent engendrer des symptômes de manque, un usage compulsif, des envies irrésistibles de manger, se traduisant par une perte de contrôle et des comportements addictifs.
S’il n’existe pas en France d’étude estimant la fréquence de cette addiction à l’échelle de la population, aux États-Unis, au Canada ou en Allemagne, où de tels travaux ont été menés, l’addiction au sucre toucherait 5 à 10 % des gens, certains sujets étant plus vulnérables que d’autres, de par leur vécu et/ou leurs pathologies.