Le FIB-4
Conscients du caractère épidémique de la maladie du foie gras et de la gravité de ses conséquences au niveau cardiovasculaire et hépatique, les centres RNPC participent à son dépistage systématique en repérant la présence d’un éventuel syndrome métabolique et en calculant de façon systématique le score FIB-4 (FIBROSIS-4), qui permet de repérer les patients à haut risque de NASH. Ces éléments sont notamment reportés dans le compte-rendu adressé au(x) médecin(s) du patient de sorte qu’une prise en charge adaptée lui soit proposée.
La NAFLD/NASH suit malheureusement la même courbe, ce qui est d’autant plus inquiétant qu’il n’existe à ce jour encore aucun médicament pour traiter cette maladie. Le seul traitement dont l’efficacité a été démontrée à de maintes reprises et de façon robuste dans des études cliniques est la perte de poids. En effet, au stade de NASH, le suivi d’un régime alimentaire strict (associé ou pas à une augmentation de l’activité physique) entrainant une perte de poids de 10 % ou plus du poids initial se traduit pour 90 % des patients par une résolution de la maladie sous tous ces aspects : diminution du taux de graisse intrahépatique, réduction de l’inflammation et d’une régression de la fibrose. En revanche, au stade de cirrhose ou de cancer du foie, les dommages au foie sont malheureusement irréversibles et nécessitent alors une greffe de foie.
Il faut donc agir avant d’atteindre le point de non-retour ! Les médecins généralistes doivent être conscients du problème, être capables de repérer les patients à haut risque et leur proposer systématiquement un bilan sanguin permettant le calcul du score de fibrose FIB-4 avant d’éventuellement les orienter vers un hépatologue pour des investigations plus poussées.
La prise en charge de la surcharge pondérale doit être proposée bien avant le diagnostic d’une NASH, d’une hypertension artérielle ou d’un diabète, et doit cibler la perte du tissu adipeux viscéral. Le Programme RNPC® s’inscrit totalement dans cet objectif à la fois préventif et curatif. L’efficacité de cette méthode unique de prise en charge de la surcharge pondérale sur les maladies métaboliques comme la NAFLD/NASH, le syndrome métabolique, l’hypertension artérielle et le diabète est scientifiquement prouvée. En effet, d’après une étude réalisée sur l’ensemble des patients des centres RNPC® à haut risque de stéatose hépatique, 78 % ne présentaient plus qu’un risque faible seulement 3 à 4 mois après l’initiation de la phase d’amaigrissement du programme et une perte moyenne de 11 % de leur poids corporel initial. De même, 68 % ne présentaient plus de syndrome métabolique et le pourcentage de patients traités pour hypertension et/ou diabète de type 2 était divisé par deux [2].
Le microbiote intestinal, une piste à considérer sérieusement
Le microbiote intestinal est composé d’au moins 1014 bactéries appartenant à plus de 400 espèces différentes et formant une biomasse hautement interactive. Un véritable écosystème qui vit en symbiose avec nos propres cellules et fait partie intégrante de l’organisme humain. Le développement du microbiote intestinal commence à la naissance et il évolue tout au long de la vie. De nombreux facteurs influencent négativement ce processus parmi lesquels un régime alimentaire riche en sucre et/ou graisse, la consommation chronique d’alcool, le tabagisme, la prise d’antibiotiques ou d’anti-inflammatoires, le stress… En effet, ces facteurs peuvent induire une dysfonction de la barrière intestinale augmentant sa perméabilité et une modification qualitative et quantitative des bactéries du microbiote intestinal. Ce dérèglement, défini par le terme de dysbiose, s’avère être le dénominateur commun à toutes sortes de pathologies dont l’obésité, le diabète, le syndrome métabolique et les maladies cardiovasculaires ; la NASH vient depuis peu de s’ajouter à cette liste non exhaustive