La surcharge pondérale favorise une dizaine de cancers
Un lien entre l’IMC et 17 des 22 tumeurs les plus fréquemment observées
En étudiant les 167 000 cas de cancers observés dans une population de plus 5 millions de britanniques âgés de 16 ans, des chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine (École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres) ont établi un lien entre l’IMC et 17 des 22 tumeurs les plus fréquemment observées au Royaume-Uni [1].
Chaque augmentation de cinq points (i.e. 5 kg par mètre carré) de l’IMC a pu être associée à un risque accru de certains types de cancer, celui de l’utérus arrivant largement en tête (avec un risque accru de 62%), devant la vésicule biliaire (31%), le foie (25%), le col de l’utérus (10%), la thyroïde (9%) et la leucémie (9%).
La surcharge pondérale augmentait également le risque global de cancer du foie (19%), du colon (10%) et des ovaires (9%).
En se basant sur ces résultats, les chercheurs estiment qu’au Royaume-Uni, 12 000 cas de cancers courants pourraient être liés chaque année à l’obésité et au surpoids. Et si l’épidémie d’obésité se poursuit au rythme actuel, avec une hausse d’un point d’IMC tous les 12 ans, il pourrait y avoir 3 800 cancers supplémentaires chaque année dans le pays.
Un lien entre surpoids et cancer démontré pour 13 localisations
Les résultats des travaux de l’IARC (International Agency for Research on Cancer) [2,3], basés sur l’analyse par 21 experts internationaux de plus de 1 000 études, confirment ces conclusions, faisant état d’un lien entre surpoids et cancer démontré pour 13 localisations : colon-rectum, œsophage (adénocarcinome), rein (carcinome rénal), sein chez la femme ménopausée, endomètre, gastrique (cardial), foie, vésicule biliaire, pancréas, ovaire, thyroïde, méningiome, myélome multiple.
Des éléments de preuve existent également en faveur d’une association entre le surpoids et le risque de cancer de la prostate mortel, le cancer du sein chez l’homme et le lymphome diffus à grandes cellules B.
Un risque de cancer multiplié par 2 à 5
« L’obésité notamment multiplie par 2 à 5 le risque de 6 cancers digestifs (estomac, vésicule biliaire, foie, œsophage, colorectal et pancréas) et 2 cancers gynécologiques (sein et utérus), qui connaissent en particulier une recrudescence chez les jeunes obèses » alerte l’Association Française de Chirurgie (AFC) s’associé au Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO) à l’occasion de la journée européenne de l’obésité du 17 mai 2019.