Des études sponsorisées par les compagnies céréalières
L’idée, très répandue, selon laquelle le petit-déjeuner est un repas essentiel apparaît la toute première fois au début du XXe siècle, dans les pages d’un magazine de santé américain de l’époque nommé Good Health. Le propriétaire et rédacteur en chef de ce journal n’est ni plus ni moins le docteur nutritionniste John H. Kellogg, inventeur en 1898 des célèbres cornflakes, les pétales à base de farine de maïs, produit chef de file des céréales Kellogg’s qui vont très vite envahir le marché.
Cent ans après, cette idée est encore très présente dans le milieu de la recherche en nutrition. De nombreuses études ont été menées depuis cette époque suggérant sans le démontrer formellement un lien entre la prise régulière d’un petit-déjeuner et une bonne santé, une perte de poids ou même de plus faibles risques de problèmes cardiaques [2] ou de diabète [3].
Important à savoir : La plupart des études qui montrent que les personnes qui prennent un petit-déjeuner sont en meilleure santé et maîtrisent mieux leur poids que ceux qui n’en prennent pas sont sponsorisées par grands groupes agroalimentaires proposant des produits pour le petit-déjeuner comme Kellogg’s, Nestlé et/ou Général Mills (sixième groupe alimentaire mondial qui commercialise entre autres 29 marques de céréales). Toutes ces recherches peuvent ultimement servir à la publicité des produits de toutes ces marques.
S’écouter et manger lorsqu’on a faim
Par manque de temps ou tout simplement parce qu’ils n’ont pas faim, 21% des adultes français sautent au moins une fois par semaine le premier repas de la journée, selon les derniers chiffres du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) [4].
Faut-il dire à ces personnes de se forcer à manger le matin ? Non, pas si elles n’en ressentent pas le besoin et s’il s’agit d’une habitude adoptée depuis longtemps. On peut parfaitement se contenter de deux repas par jour, à condition d’apporter les nutriments essentiels aux déjeuner et diner, voire envisager des collations en complément.
En France, la répartition classique des apports alimentaires de la journée repose sur trois repas principaux plus éventuellement une ou deux collations dans la journée. On peut cependant s’éloigner de cette vision “socialement normée” des prises alimentaires de la journée et l’adapter à son propre rythme. Si le petit-déjeuner est généralement pris tôt le matin avant de partir travailler, c’est que la majorité des gens ont besoin de casser le jeûne prolongé de la nuit pour reconstituer leurs réserves d’énergie et se mettre en route pour leurs activités quotidiennes. Cependant, s’il est recommandé de ne pas rester plus de 12 heures sans s’alimenter après le lever, le premier repas de la journée peut parfaitement être consommé plus tard dans la matinée sans conséquence sur les futures prises alimentaires.