L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit l’activité physique comme « tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques qui requiert une dépense d’énergie. L’activité physique désigne tous les mouvements que l’on effectue notamment dans le cadre des loisirs, pour se déplacer d’un endroit à l’autre, sur le lieu de travail ou lors des tâches ménagères. Une activité physique d’intensité modérée ou soutenue a des effets bénéfiques sur la santé. La marche, le vélo, le sport en général, la détente active et le jeu sont autant de façons courantes de pratiquer une activité physique pouvant être appréciée de tous, quel que soit le niveau de chacun ».
L’activité physique régulière est indéniablement essentielle pour le maintien d’une bonne santé générale. Chez l’adulte, elle contribue à la réduction du risque de mortalité toutes causes confondues ainsi qu’à la prévention et à la prise en charge des maladies cardiométaboliques telles que l’obésité, les maladies cardiovasculaires, les cancers et le diabète. Elle améliore également le bien-être général, le sommeil et la santé mentale et cognitive en réduisant notamment les symptômes de dépression et d’anxiété.
A contrario, l’inactivité physique et les comportements sédentaires concourent à l’augmentation des maladies non transmissibles et pèsent lourd sur les systèmes de santé. La sédentarité désigne toute période de faible dépense d’énergie pendant la veille, comme le temps passé en position assise, allongée ou couchée. Nos modes de vie deviennent de plus en plus sédentaires, du fait du recours aux transports motorisés et de l’utilisation accrue des écrans dans le cadre du travail, de l’éducation et des loisirs.
D’après une étude[MOU1] publiée dans le journal scientifique international The Lancet Global Health [1], en 2022, presque un tiers (31 %) de la population adulte mondiale ne faisait pas suffisamment d’exercice physique, c’est-à-dire que 1,8 milliard d’adultes ne respectaient pas les recommandations mondiales préconisant au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine. Une tendance globale en nette augmentation depuis 2000 qui, si elle se poursuit, devrait amener la part d’adultes qui ne respectent pas les niveaux recommandés d’activité physique à atteindre 35 % en 2030. À l’échelle mondiale, l’inactivité physique devrait coûter environ 300 milliards USD aux systèmes de santé publics sur la période 2020-2030, si l’on ne parvient pas à la réduire.
[MOU1]Lien vers la page : https://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(24)00150-5/fulltext
Les Lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique et la sédentarité[MOU1] présentent une série de recommandations applicables aux enfants, aux adolescents, aux adultes, aux personnes âgées, aux femmes enceintes et en post-partum, et aux personnes présentant des maladies chroniques ou un handicap. Ces recommandations indiquent la quantité d’activité physique (fréquence, intensité et durée) qui est nécessaire pour que celle-ci ait des effets bénéfiques significatifs sur la santé et permette d’atténuer les risques liés à la santé. Le principal message à retenir : Toute activité physique compte, quelle que soit sa durée et son intensité !
[MOU1]Lien vers la page : https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/337003/9789240014862-fre.pdf
Pendant toute la durée du Programme RNPC®, les patients sont suivis tous les 15 jours par leur diététicien qui, dès le début du programme, préconisent la reprise ou l’augmentation de l’activité physique (suivant ainsi les recommandations du Plan National Nutrition Santé mis en place par les pouvoirs publics pour prévenir et lutter contre l’épidémie d’obésité). Car il est parfaitement possible d’augmenter ou de maintenir une activité physique régulière d’intensité légère à modérée tout en ayant une alimentation hypocalorique. S’y mettre dès la phase d’amaigrissement du programme, c’est mettre toute les chances de son côté pour maintenir son objectif de poids à long terme une fois celui-ci atteint !
Et pour les sportifs souhaitant perdre du poids tout en pratiquant leur activité sportive favorite, les diététiciens des centres RNPC sont tout à fait aptes à adapter le programme pour qu’ils puissent maintenir leurs séances d’activité physique intense sans ressentir un manque d’énergie qui pourrait les inciter à cesser cette pratique si bénéfique.
Et il semblerait que ces conseils répétés et personnalisés en fonction de l’état clinique et des capacités de chacun porte leurs fruits. Des statistiques internes montrent que plus de 70 % des personnes qui suivent le programme ont augmenté leur activité physique. De plus, les patients dont le niveau d’activité physique avait été évalué à 0 ou 1 (sur une échelle de 1 à 10) au début du programme, ce qui correspond à un mode de vie sédentaire, atteignaient à la fin du programme un niveau d’activité physique évalué à 3,5, correspondant à un mode de vie actif. Cette augmentation, même modérée, de l’activité physique permet non seulement de préserver la masse musculaire pendant la perte de poids mais de contribuer au maintien du poids au cours du temps en augmentant les dépenses énergétiques.
Ce chiffre est né à l’occasion des Jeux Olympiques de Tokyo en 1964, lorsque l’entreprise Yamasa a lancé un podomètre appelé Manpo-kei, Man pour « 10 000 », po pour « pas » et kei pour « jauge ». D’où le slogan : « Marchons 10 000 pas par jour ». Un chercheur japonais de l’Université de la Santé et du bien-être de Kyushu prénommé Yoshiro Hatano avait effectivement mesuré que 10 000 pas par jour brûlent 300 calories et avait affirmé que c’était le moyen idéal pour maintenir un « poids de forme ». Si le message a largement été repris, et continue de l’être, par les instances de santé (dont l’OMS) et les fabricants d’objets connectés, il n’a pourtant jamais été validé cliniquement.
Une étude[MOU1] de la Harvard Medical School [2], publiée en 2019 journal scientifique international JAMA Internal Medicine, a remis en cause ce seuil hautement symbolique. Pendant plus de quatre ans, les chercheurs ont suivi 16 741 américaines, en bonne santé, âgées en moyenne de 72 ans (entre 62 et 100 ans), en les équipant d’un accéléromètre (composant essentiel des montres connectées et des podomètres pour comptabiliser le nombre de pas réalisés par l’utilisateur). D’après les résultats de cette étude, le taux de mortalité baisse progressivement à mesure que le nombre de pas quotidien augmente jusqu’à atteindre mais se stabilise à 7500 pas. Au-delà de cet effort, aucun bénéfice supplémentaire n’est démontré.
[MOU1]Lien vers la page : https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2734709