Où en est la recherche ?
L’obésité correspond à un excès de masse grasse entraînant des inconvénients pour la santé et pouvant réduire l’espérance de vie. Les facteurs qui influencent le développement et la progression de cette maladie chronique sont complexes et multiples : alimentaires, génétiques, épigénétiques et environnementaux.
L’obésité est avant tout définie par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 kg/m2. À partir de ce seuil de corpulence, la communauté scientifique estime que l’état de santé des personnes en situation d’obésité est associé à la survenue de multiples maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires (première cause de décès dans le monde), le diabète, les cancers (de l’endomètre, du sein, des ovaires, de la prostate, du foie, de la vésicule biliaire, du rein, du colon, etc.), et certains troubles musculosquelettiques. L’obésité est donc également associée à une mortalité élevée. Sans compter que la combinaison de ces comorbidités compromet de façon significative le bien-être et la qualité de vie des personnes concernées.
Son impact sur la santé des populations et son coût économique et social sont considérables.
Pendant des décennies, les laboratoires pharmaceutiques ont proposé des médicaments pour lutter contre la surcharge pondérale, mais sans succès. Au mieux leur effet sur la perte de poids était négligeable voire nul, au pire ils entrainaient des effets indésirables potentiellement très dangereux pour la santé des patients.
L’arrivée récente des molécules agonistes des récepteurs du GLP-1 marque donc une avancée médicale importante qui n’est pas passée inaperçue dans la communauté médicale comme grand-public. Après la chirurgie bariatrique, dont le nombre d’opérations a augmenté de façon fulgurante ces dernières années, ces nouveaux médicaments, décrits comme efficaces et sûrs, suscitent l’intérêt de tous et offrent l’espoir de peut-être un jour guérir l’obésité.
Ces nouveaux médicaments ont beau tenir leurs promesses, ils ne concernent pas tous les patients en surcharge pondérale. En effet, leurs règles de prescription sont claires : seuls les patients obèses ou en surpoids mais atteints de comorbidités (diabète, hypertension, dyslipidémie ou syndrome d’apnée obstructive du sommeil) sont éligibles au traitement. Rappelons que, d’après les résultats de la dernière enquête ObÉpi-Roche, 47,3 % de la population adulte française est en surcharge pondérale (incluant surpoids et obésité), soit près d’un adulte sur deux, alors que “seulement” 17 % est en situation d’obésité.
De plus, les dernières études cliniques à long terme menées sur ces médicaments ont montré de façon claire et significative un rebond pondéral important à l’arrêt du traitement, imposant aux patients un traitement à vie pour maintenir leur perte de poids. Étant donné le coût que cela représente, c’est loin d’être la panacée !
Quoiqu’il en soit, et quels que soient les médicaments anti-obésité, ceux-là où les futurs qui seront commercialisés, la prise en charge de base reposera toujours sur une modification adaptée et durable du mode vie. On parle ici de suivre un régime amaigrissement, de pratiquer une activité physique régulière, voire d’apprendre à mieux gérer le stress et d’adopter des mesures visant à améliorer la qualité du sommeil. Il est conseillé, pour une efficacité optimale, de s’entourer de professionnels de santé spécialistes dans leur domaine (diététicien, t formés à la prise en charge des personnes en surcharge pondérale avec ou sans comorbidités. Un accompagnement psychocomportemental peut également être nécessaire, ou même un psychothérapeute en cas de troubles du comportement alimentaire.
Notons que dans toutes les études cliniques qui ont démontré l’efficacité des médicaments agonistes des récepteurs du GLP-1, les participants ont tous bénéficié d’une telle prise en charge pluridisciplinaire pendant la phase de perte de poids, en complément du médicament.
SCOOP-RNPC, une étude de recherche clinique “made in France” qui fera probablement du bruit ! Son objectif : évaluer l’impact de la perte de poids obtenue par le Programme RNPC sur la santé générale des personnes en surcharge pondérale. Pas moins de 10 000 participants seront inclus entre octobre 2023 et octobre 2025, et suivis jusqu’en octobre 2028, dans les 91 centres RNPC investigateurs. Pas de médicament à tester dans cette recherche dont l’intervention est 100 % basée sur des modifications du mode de vie.
Les milliers de données qui seront collectées dans le cadre de cette étude seront analysées et interprétées tout au long de l’étude, puis les résultats et conclusions des experts publiées dans la presse scientifique et grand public. De quoi faire avancer notre connaissance du surpoids, de l’obésité, ainsi que de toutes les pathologies qui y sont associées, et peut-être aider les chercheurs à en améliorer la prévention, la prédiction du risque, le dépistage et la prise en charge.
Pour en savoir plus, visitez le site de l’étude en cliquant sur le lien https://scoop-rnpc.fr/.