Perdre du poids vite… voilà qui est tentant. Mais si c’est pour le reprendre aussi vite avec un petit bonus de quelques kilos supplémentaires, non merci !
On a tous et toutes cette idée en tête. Fait ou idée reçue ? Une équipe de chercheurs australiens a décidé de définitivement démêler le vrai du faux en réalisant une étude sur 200 participants en surcharge pondérale, divisés en deux groupes suivant des procédures différentes pour perdre du poids :
• Le premier groupe a suivi un programme d’amaigrissement intensif destiné à leur faire perdre du poids rapidement. Pour cela, ils ont suivi un régime hypocalorique (entre 450 et 800 kcal par jour) à base de substituts de repas enrichis en protéines et appauvris en glucides et lipides pendant 12 semaines. L’objectif de ce régime rapide était d’obtenir une perte d’environ 1,5 kg par semaine.
• Le second groupe a suivi un programme d’amaigrissement plus souple destiné à leur faire perdre du poids progressivement. Pour cela, les patients ont suivi un régime hypocalorique basé sur un déficit énergétique de 400–500 kcal par rapport à leur apport énergétique recommandé, tout en gardant une répartition classique en protéines (15 %), glucides (55–60 %) et lipides (25–30 %), pendant 36 semaines. L’objectif de ce régime progressif était d’obtenir une perte d’environ 0,5 kg par semaine.
Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont considéré que seuls les patients qui avaient perdu au moins 12,5 % de leur poids initial avaient atteint l’objectif de poids.
Les résultats de cette étude, publiés en 2014 dans le grand journal scientifique international The Lancet Diabetes & Endocrinology [1], sont sans équivoque (voir représentation schématique des résultats de l’étude) :
Pendant la phase d’amaigrissement, alors que 81 % des patients du premier groupe ont atteint l’objectif de poids, ils n’étaient que 50nbsp;% dans le second groupe. S’il n’y avait aucune différence dans la quantité de poids perdu (entre 14 et 15 kg) entre les deux groupes, ceux du premier groupe ont atteint l’objectif en à peine 3 mois quand ceux du second groupe l’ont atteint en trois fois plus de temps. Il semblerait donc que la perte de poids progressive ait été trop lente pour maintenir la motivation des participants suivant ce régime, ce qui explique qu’une personne sur deux ait arrêté le régime.
Les chercheurs se sont ensuite intéressés au devenir des participants à l’étude : le régime suivi avait-il eu un impact sur l’évolution de leur poids nbsp;? Trois ans après la fin de la phase d’amaigrissement, les patients des deux groupes qui avaient précédemment atteint l’objectif ont donc été à nouveau pesés. Quelle que soit la méthode, rapide ou progressive, qu’ils avaient suivie pour perdre du poids, la reprise moyenne dans les deux groupes était la même : autour de 71 % du poids perdu (voir graphique).
Certains professionnels de santé préconisent une perte de poids progressive pour le traitement de l’obésité, sur la base d’une croyance générale selon laquelle plus la perte de poids est rapide, plus la reprise de poids est rapide. Or, d’après les résultats de cette étude, la vitesse de perte de poids n’impacte en rien la vitesse ni la proportion de poids repris.
Si aucune méthode particulière n’est appliquée pour stabiliser le poids perdu, la reprise de poids est inéluctable.
Dans cette étude, alors que la phase d’amaigrissement avait été particulièrement efficace chez les 76 personnes ayant suivi le programme intensif pendant la phase d’amaigrissement (en moyenne 14,6 kg perdus en trois mois), ils ont pourtant repris plus de 70 % de leur poids dans les trois ans suivant le régime…
Comment éviter cela ? Alors que le protocole d’amaigrissement imposait des visites régulières (tous les 15 jours) et individuelles avec un diététicien qualifié, ils ont été presque complètement lâchés dans la nature une fois qu’ils ont atteint l’objectif de poids. En effet, pendant la seconde phase de l’étude (qui a duré presque trois ans), les participants ont dû se contenter de simples conseils diététiques généraux (basés sur les recommandations nationales australiennes) et un entretien tous les trois mois… ce qui est loin d’être suffisant.
Chez RNPC, nous avons à la fois développer une méthode spécifique pour stabiliser le poids perdu mais nous sommes de plus conscients que le suivi par un professionnel de santé est un élément clé du suivi.
C’est pourquoi les visites chez votre diététicienne ont lieu tous les 15 jours, durant la phase d’amaigrissement (quand vous perdez du poids), mais également pendant la phase de stabilisation (quand vous stabilisez votre nouveau poids). Et quand vous avez terminé le programme, si vous souhaitez toujours bénéficier des conseils de votre diététicienne, vous serez toujours le (la) bienvenu(e) dans votre centre RNPC pendant la phase dite d’équilibre, et ainsi profiter d’un suivi gratuit à vie. Les personnes qui suivent le programme de stabilisation et les conseils des diététiciennes arrivent à stabiliser leur poids.
Références :
[1] Purcell K, et al. The effect of rate of weight loss on long-term weight management: a randomised controlled trial. Lancet Diabetes Endocrinol. 2014;2(12):954-62