L’hypertension artérielle touche près d’un adulte sur trois en France, ce qui représente environ 14 millions de personnes. Ce chiffre est malheureusement sous-estimé. En effet, l’hypertension artérielle étant une maladie silencieuse qui ne présente dans la plupart des cas pas de symptôme, elle est trop souvent diagnostiquée à l’occasion d’une complication cardiovasculaire (infarctus du myocarde, trouble du rythme cardiaque, insuffisance cardiaque, anévrisme), cérébrovasculaire (accident vasculaire cérébral) ou rénale (insuffisance rénale). Un hypertendu adulte sur deux ignore souffrir de cette maladie et ne bénéficie donc pas d’un traitement adapté. Il existe pourtant une multitude de médicaments antihypertenseurs qui, associés à une modification du mode de vie (concernant particulièrement l’alimentation et l’activité physique), peuvent entrainer une diminution significative de la tension artérielle.
Il est donc primordial de dépister précocement l’hypertension artérielle. Lors d’une consultation chez votre médecin généraliste, celui-ci mesure votre tension artérielle, quel que soit le motif de la consultation, et peut donc déceler une anomalie à cette occasion. Les autres professionnels de santé (médecins spécialistes, médecins du travail, pharmaciens d’officine, infirmiers) sont aussi encouragés par la Haute Autorité de Santé et la Société française de l’hypertension artérielle (SFHTA) à adopter ce réflexe.
Après la découverte d’une pression artérielle élevée sur plusieurs mesures, le diagnostic d’hypertension artérielle est à confirmer par une mesure de la pression artérielle en dehors du cabinet médical, le plus souvent au domicile du patient, soit par le patient lui-même grâce à un dispositif d’automesure tensionnelle (AMT), soit par un professionnel en ambulatoire (MAPA). Si l’élévation des chiffres tensionnels est persistante, le médecin généraliste/traitant posera le diagnostic d’hypertension artérielle et proposera une prise en charge adaptée basée sur l’application de règles hygiénodiététiques de base (contrôle des apports en sel alimentaire, perte de poids, pratique d’une activité physique régulière), combinée ou non à des médicaments antihypertenseurs.
Il faut savoir que de simples changements dans le mode de vie, comme un programme de rééducation nutritionnelle entrainant une perte de graisse abdominale, peuvent résoudre l’hypertension artérielle sans l’aide des médicaments. Par ailleurs, un traitement médicamenteux ne devrait être instauré qu’après échec des mesures hygiénodiététiques précitées appliquées pendant une durée minimale de 6 mois.
Les modalités de l’automesure tensionnelle (AMT) sont les suivantes :
Haute Autorité de Santé, la Société française de l’hypertension artérielle (SFHTA) et toutes les sociétés savantes de cardiologie recommandent aux patients hypertendus ou présentant des facteurs de risque (surcharge pondérale, tabagisme, sédentarité, dyslipidémie, antécédents cardiovasculaires), de contrôler régulièrement leur tension au cours de la journée grâce aux appareils d’automesure.
La patientèle des centres RNPC est exclusivement constituée de tels patients. C’est pourquoi un appareil d’automesure de la tension artérielle est mis à leur disposition dans tous les centres RNPC, avec différentes tailles de brassards.
L’appareil utilisé, de marque OMRON, modèle M6W, a été validé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Société britannique d’hypertension artérielle (BHS).
Le patient mesure lui-même sa tension, comme il le ferait chez lui ou dans une pharmacie.