L’obésité est une cause d’infertilité masculine, tout comme elle est une cause d’infertilité féminine.
Un IMC élevé a de nombreuses conséquences négatives pour l’organisme, dont l’infertilité. En effet, on constate une détérioration générale de la qualité du sperme chez les hommes obèses.
Lors de l’exécution d’un spermogramme (utilisé pour évaluer les paramètres du sperme à l’aide d’un microscope) sur un homme obèse, il y a une plus grande probabilité d’observer un sperme de mauvaise qualité. Celle-ci peut être constatée sur différents paramètres :
• Moindre quantité de sperme produit par éjaculat ;
Une étude de Santé Publique France en 2015 a montré que la quantité de spermatozoïdes chez les hommes de 35 ans avait diminué de 32 % entre 1989 et 2005. Plus précisément, les hommes obèses produiraient en moyenne environ 9 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme dans l’éjaculat moins que les hommes ayant un IMC normal.
• Diminution de la concentration des spermatozoïdes (oligospermie) ;
• Faible mobilité des spermatozoïdes ;
• Augmentation du nombre de spermatozoïdes atteints d’anomalies morphologiques ;
• Taux plus élevé de fragmentation de l’ADN des spermatozoïdes (ce qui entrainera des avortements spontanés).
La testostérone est l’hormone sexuelle masculine la plus importante car elle régule l’ensemble du processus de spermatogenèse et est également responsable de la croissance des testicules et de l’apparition des caractéristiques sexuelles secondaires à la puberté.
En cas d’obésité, on constate une diminution du taux de testostérone, avec notamment les conséquences suivantes sur la sexualité masculine :
• Dysfonction érectile ;
• Baisse de la libido ou du désir sexuel ;
• Augmentation de la température scrotale, qui n’est donc pas optimale pour la spermatogenèse. L’obésité pourrait jouer un effet direct au niveau testiculaire en produisant une augmentation de chaleur locale.
• Conversion accrue des androgènes en estrogènes dans le tissu adipeux, causant dans la circulation sanguine une baisse de la testostérone libre et totale et une augmentation d’œstradiol. Il en résulte une perturbation de la signalisation au niveau de l’axe hypothalamo-hypophyso-testiculaire et donc une altération de la spermatogénèse (production de spermatozoïdes dans les testicules) ;
• Diminution de synthèse de la protéine de transport des hormones sexuelles, la SHBG (sex hormone-binding globulin), médiée en autres par l’hyperinsulinémie associée à l’obésité ;
• Altération directe de la spermatogénèse par augmentation de la température scrotale ;
• Accumulation préférentielle de substances toxiques et de perturbateurs endocriniens liposolubles dans les tissus adipeux.
De plus, l’obésité est liée à une augmentation de la leptine sérique, une hormone produite dans le tissu adipeux qui régule l’homéostasie énergétique et la fonction neuroendocrine, et joue donc un rôle important dans la fonction reproductive. Il a été démontré que la leptine sérique est également plus élevée chez les hommes obèses infertiles que chez les hommes obèses fertiles.
De nombreuses études suggèrent que l’augmentation de la leptine affecte la fonction des cellules de Leydig dans les testicules ; la production de testostérone par ces cellules n’étant alors pas suffisante, cela finirait par affecter la production et la maturation des spermatozoïdes.
Ainsi, les hommes dont l’IMC est supérieur à 30 ont un taux plus faible d’androgènes, en particulier de testostérone, ce qui conduit à une situation d’hypogonadisme qui finit par affecter la production de sperme.
La perte de poids, associée à un mode de vie sain, peut aider ces hommes à retrouver la qualité de leur sperme et à avoir des enfants de façon naturelle.