En France, on estime que 6 millions de personnes sont atteints d’une maladie rénale et l’ignorent. Le dépistage des maladies rénales est pourtant simple mais parce qu’elles sont indolores, dites « silencieuses », elles sont majoritairement découvertes à un stade avancé et conduisent inévitablement vers une insuffisance rénale qui ne peut être compensée que par la dialyse ou la greffe.
Chaque année, le nombre de patients concernés augmente de 2% et parmi eux, 11000 vont devoir commencer une dialyse en attendant peut-être une greffe.
En cette journée mondiale du rein, intéressons-nous à l’impact du Programme RNPC sur cet organe dont le rôle est indispensable au bon fonctionnement de notre organisme.
Les centres RNPC reçoivent des patients en surcharge pondérale, pour la plupart diabétiques et/ou hypertendus, non équilibrés pour leur glycémie et/ou leur tension et polymédicamentés de surcroit. Ces patients présentent donc tous les facteurs de risque responsables d’une altération rapide de leur fonction rénale, celle-ci montrant bien souvent déjà des signes de détérioration – hyperfiltration ou insuffisance rénale – lorsqu’ils arrivent au centre pour une prise en charge de leur surpoids ou de leur obésité.
Dans une étude récemment publiée dans le journal scientifique international Nutrients, les données des patients ayant suivi le Programme RNPC entre le 1er janvier 2016 et le 1er juillet 2021 et dont on disposait d’au moins deux mesures de créatininémie, la première mesurée en début de programme et la seconde en fin de phase d’amaigrissement, ont été analysées. L’objectif principal de l’étude était de déterminer l’impact de la perte de poids obtenue grâce au programme sur la fonction rénale. Pour cela, les chercheurs ont comparé les deux valeurs de créatininémie pour étudier son évolution. Rappelons que la créatininémie permet d’estimer le débit de filtration glomérulaire et donc la fonction rénale, notamment grâce à l’équation Modification of Diet in Renal Disease (MDRD).
Les 4394 patients inclus se répartissaient de la façon suivante :
Entre ces deux mesures, les patients ont perdu en moyenne 14,5% de leur poids initial. Cette perte de poids s’est accompagnée d’une amélioration significative de la fonction rénale des patients qui présentaient initialement un état pathologique (hyperfiltration ou insuffisance rénale chronique). Chez les patients qui présentaient une fonction rénale normale, celle-ci a été préservée. Notons que ces résultats ont été observés dans tous les sous-groupes de patients, non diabétiques, diabétiques, hypertendus et normotendus.
On peut avancer plusieurs hypothèses pour expliquer ces résultats remarquables :
En conclusion, non seulement le Programme RNPC présente une totale innocuité sur le rein mais il peut également améliorer son fonctionnement grâce à une méthodologie bien spécifique permettant une perte de masse grasse et la résolution des comorbidités de la surcharge pondérale.