Selon une étude publiée en 2015, 20 000 personnes diabétiques en France ont été hospitalisées en 2013 pour une plaie au pied, soit cinq fois plus que la population non diabétique. Finalement, ce sont entre 12 et 25 % des personnes atteintes de diabète qui présenteront un pied diabétique au cours de leur vie.
Le terme “pied diabétique” désigne une complication du diabète, conséquence directe de la dégénérescence du système cardiovasculaire et du système nerveux, liée à un mauvais contrôle de la maladie.
Lorsque la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang, reste trop élevée pendant longtemps, elle entraine des dommages au niveau des nerfs, provoquant une perte de sensibilité dans les extrémités des membres inférieurs. C’est ce que l’on appelle la neuropathie périphérique. Celle-ci empêche la perception des petites blessures ou anomalies du pied (cor, durillon, fissure, crevasse, mycose…), lesquelles finissent par s’amplifier et s’infecter.
Par ailleurs, l’hyperglycémie chronique provoque également un rétrécissement voire une occlusion complète des vaisseaux sanguins au niveau du pied. C’est ce que l’on appelle l’artériopathie périphérique. Cette mauvaise circulation sanguine entraîne un déficit d’oxygène dans le sang nécessaire à la cicatrisation, ce qui facilite l’infection des plaies et le développement d’ulcères et complique leur guérison… aggravant ainsi fortement le processus.
Les plaies au pied sont des lésions souvent bénignes, provoquées par des traumatismes légers (ampoule due à des frottements répétés, coupure causée par un ongle mal taillé), mais qui cicatrisent mal et s’infectent vite. Or, lorsque la personne souffrant du pied diabétique se blesse au niveau du pied, elle ne ressent pas toujours la douleur donc tarde à demander une prise en charge adaptée. Les lésions peuvent alors s’aggraver rapidement jusqu’à la gangrène et ultimement l’amputation.
Prises en charge rapidement, la plupart des plaies guérissent en 3 à 6 mois. Mais dans 15 % des cas, le pied diabétique se solde par une amputation. Ainsi, 7749 diabétiques ont subi une amputation en 2013. Celle-ci se limite dans la moitié des cas à un orteil, mais elle peut concerner l’ensemble du pied (19 %), la jambe (17 %) ou le tibia (12 %).
On sait qu’un grand nombre de ces amputations pourrait être évité par plus de prévention, un diagnostic précoce et des soins appropriés. C’est pourquoi il importe de connaître les symptômes du pied diabétique et les bons réflexes à avoir pour prévenir ses complications.
Par sa nature, la neuropathie responsable du pied diabétique rend parfois difficile sa détection. De ce fait, une personne souffrant de diabète devrait être particulièrement attentive aux signes suivants :
Ces symptômes ne doivent pas être pris à la légère, au risque d’entraîner des complications douloureuses et même irréversibles.
En plus du contrôle périodique de la glycémie et de tous les autres examens prescrits par votre médecin généraliste ou diabétologue, vous trouverez ci-dessous une série de conseils utiles pour prévenir l’apparition du pied diabétique :
Le traitement d’un pied diabétique doit être le plus précoce possible. Il est proposé dans des centres spécialisés au sein des services de diabétologie ou dans des centres de cicatrisation, qui proposent une prise en charge multidisciplinaire avec des chirurgiens vasculaires, des pédicures, des diabétologues, des infirmiers… Selon les besoins, celle-ci comprend le nettoyage de la plaie, la pose d’un pansement, la prescription de chaussures spécialisées (voire d’un alitement ou d’un fauteuil roulant si nécessaire), le traitement de la douleur (analgésiques), de l’infection (antibiotiques) et/ou de l’œdème. Enfin, il faudra établir un bilan du diabète, vérifier l’état des artères et évaluer le risque infectieux.