Qu’est-ce que la rétinopathie diabétique et comment évolue-t-elle ?
La rétinopathie diabétique est une grave complication du diabète qui touche la moitié des patients diabétiques de type 2 à différents stades. En France, elle représente la première cause de cécité, c’est-à-dire de perte totale de la vue, avant 65 ans.
La rétine est une fine membrane transparente qui tapisse le fond de l’œil. Composée de cellules optiques, elle est également parcourue par une multitude de petits vaisseaux sanguins que l’on nomme “capillaires”. Sa fonction est de réceptionner les ondes lumineuses de l’environnement pour les transmettre au cerveau via le nerf optique. Le cerveau se charge ensuite de traduire ces signaux lumineux en images.
La rétinopathie diabétique est une conséquence de l’hyperglycémie chronique qui caractérise le diabète. En effet, lorsque le taux de sucre reste constamment trop élevé dans le sang, la paroi des capillaires est fragilisée et perd progressivement de son étanchéité. Il s’ensuit alors un éclatement des vaisseaux de la rétine (on parle de “micro-anévrismes”) pouvant, au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, affecter des zones de plus en plus étendues de la rétine. Ces zones n’étant plus correctement oxygénées, la rétine produit en réaction de nouveaux vaisseaux mais encore plus fragiles.
À un stade plus avancé de la maladie, ce phénomène s’étend jusqu’à la macula (zone centrale de la vision située au milieu de la rétine) qui s’épaissit et gonfle. Cet œdème maculaire se traduit par une baisse de l’acuité visuelle pouvant être très importante et malheureusement que partiellement réversible. De surcroît, les vaisseaux nouvellement produits par la rétine, à cause de leur fragilité, peuvent saigner dans le vitré (masse gélatineuse située devant la rétine et qui remplit l’intérieur de l’œil), conduisant parfois à une déchirure et donc un décollement de la rétine, responsable d’une perte brutale, totale et définitive de la vue.
Plusieurs facteurs favorisent la survenue d’une rétinopathie diabétique et accélèrent sa progression : l’ancienneté du diabète, un diabète non contrôlé (se traduisant par une hyperglycémie chronique), l’hypertension artérielle, la surcharge pondérale, le tabagisme, des anomalies du bilan lipidique (comme un taux de cholestérol et/ou triglycérides sanguins élevés) etc.
D’autre part, si l’évolution de la rétinopathie diabétique est généralement lente, il existe divers moments de la vie d’un diabétique durant lesquels le processus peut s’accélérer : la puberté et l’adolescence, la grossesse, une variation rapide de la glycémie (par exemple au cours de l’installation d’une pompe à insuline), la prise en charge chirurgicale d’une cataracte, une décompensation de la tension artérielle ou une décompensation rénale. Une surveillance ophtalmique renforcée est alors nécessaire.