Saisonnières ou persistantes, 20 à 30 % des français sont sujets aux allergies chaque année. Ces chiffres ne cessent d’augmenter chaque année et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère qu’en 2050, 50 % de la population sera concernée par les maladies allergiques, affectant la qualité de vie de nombreuses personnes touchées.
Notre corps est perpétuellement confronté à des ennemis extérieurs : microbes, virus, bactéries, qu’il combat grâce à une arme puissante : le système immunitaire. Jusque-là rien d’anormal… En contact avec une substance étrangère comme les pollens, un aliment particulier, ou bien un parfum ou un conservateur, notre système immunitaire peut avoir une réaction excessive : c’est l’allergie. Pensant nous défendre contre une agression réelle, il réagit de manière exagérée contre ces substances normalement inoffensives. L’allergie provoque des symptômes tels que l’asthme, l’eczéma, l’urticaire ou le choc allergique.
Deux contacts avec un allergène suffisent pour devenir allergique. Le premier contact n’entraîne aucune réaction visible, mais dans l’organisme les cellules responsables de la réaction allergique deviennent hypersensibles. Au contact suivant, l’allergène entraînera une cascade de réactions disproportionnées qui aboutira à une manifestation allergique.
L’allergie peut débuter à tout âge. Les symptômes peuvent apparaitre dès la naissance, mais peuvent tout aussi bien survenir à l’âge adulte.
Environ 500 millions de personnes seraient atteintes dans le monde. Les allergies respiratoires sont provoquées par les acariens, les moisissures, les pollens, les squames d’animaux (chats, chiens, rongeurs…). Elles entrainent entre autres larmoiements, irritations et rougeurs des yeux, éternuements, écoulement nasal clair ou nez bouché, toux, gênes respiratoires, symptômes classiques de la rhinite allergique, jusqu’aux crises d’asthme.
Notre microbiote a deux rôles très importants au sein de l’immunité. Tout d’abord, il a une fonction de barrière protectrice. En rendant l’intestin imperméable, les “mauvaises” ne peuvent pas passer dans la circulation sanguine et ainsi se propager dans le corps.
Le microbiote est aussi indispensable dans la maturation du système immunitaire, il va permettre de réguler la production de lymphocytes, les cellules clés de la réponse immunitaire.
Un déséquilibre du microbiote intestinal, aussi appelé “dysbiose”, a été mis en évidence dans les cas d’allergies. Lorsque le microbiote est en dysbiose, l’intestin devient perméable et certaines bactéries pathogènes peuvent alors migrer dans l’organisme et entrainer des réactions inflammatoires à l’origine des allergies. Or, les conditions de vie modernes (stress, alimentation riche et sucres et faible en fibres, pollution atmosphérique, hygiène excessive, prise d’antibiotiques…) altèrent l’équilibre du microbiote intestinal, ce qui conduit à l’augmentation de la prévalence des maladies allergiques.
La prise en charge de la rhinite allergique repose aujourd’hui sur l’éviction de l’allergène et un traitement médicamenteux à base d’antihistaminiques et/ou de corticoïdes.
Les probiotiques que l’on trouve dans des compléments alimentaires sont des bactéries vivantes du type de celles qu’on trouve dans la flore intestinale. Ils participent à un bon équilibre de la flore intestinale et donc à une bonne immunité. Il a été montré que la présence accrue de probiotiques dans la flore intestinale protégeait des manifestations allergiques.
Selon les résultats des études scientifiques sur le sujet, les probiotiques ont une action sur certaines molécules libérées par le système immunitaire en cas d’agression. Ils semblent ainsi aider à réguler l’inflammation associée aux réactions d’hypersensibilité des personnes souffrant d’allergies respiratoires mais aussi alimentaires ou cutanées, qu’elles soient permanentes ou saisonnières.
Des chercheurs américains ont effectué une méta-analyse sur 23 études cliniques menées chez l’Homme. Pas moins de 17 rapportent une amélioration significative des symptômes et de la qualité de vie chez les personnes atteintes de rhinite allergique avec les probiotiques [1].
La prise de certaines souches de probiotiques semble bénéfique pour prévenir ou traiter des allergies, les souches les plus étudiées étant les lactobacilles et les bifidobactéries [2].
Les probiotiques individuellement testés dans les études, et ayant montré une certaine efficacité pour prévenir la récurrence de la rhinite allergie, atténuer la sévérité des symptômes et améliorer la qualité de vie sont les suivantes :
• Lactobacillus acidophilus
• Lactobacillus paracasei
• Lactobacillus rhamnosus
• Lactobacillus gasseri
• Bifidobacterium lactis
Des associations de probiotiques ont aussi été testées :
• Lactobacillus rhamnosus GG et Lactobacillus gasseri
• Lactobacillus acidophilus et Bifidobacterium lactis
Pour une efficacité optimale, mieux vaut donc utiliser des mélanges de plusieurs souches et s’assurer qu’elles soient en quantité suffisante.
Références :
[1] Zajac AE, et al. A systematic review and meta-analysis of probiotics for the treatment of allergic rhinitis. International Forum of Allergy & Rhinology. 2015;5(6):524-32
[2] Peng Y, et al. The role of probiotics in prevention and treatment for patients with allergic rhinitis: A systematic review. Am J Rhinol Allergy. 2015;29(4):292-8