Un accident vasculaire cérébral (AVC) survient lorsque l’irrigation sanguine d’une partie de votre cerveau est interrompue à cause d’un caillot sanguin (AVC ischémique) ou d’une hémorragie cérébrale consécutive à la rupture d’une artère (AVC hémorragique). La gravité de l’AVC dépend de la zone du cerveau qui a été touchée ainsi que de l’étendue de cette zone. On peut sortir d’un AVC complètement indemne (notamment lorsque celui-ci a été pris en charge précocement, évitant un manque d’oxygène prolongé du cerveau et donc la destruction d’une grande partie des neurones), handicapé (troubles du langage, de la sensibilité, de la motricité) … ou bien ne pas s’en sortir du tout. L’AVC est la première cause de handicap acquis de l’adulte et la troisième cause de mortalité en France.
En France, près de 800 000 personnes ont été un jour victimes d’un AVC et plus de 500 000 en gardent des séquelles. Chaque année, 150 000 nouvelles personnes en sont victimes, plus de 110 000 sont hospitalisées et 30 000 en décèdent.
Les études cliniques sont unanimes : il existe un lien étroit entre l’excès de poids et l’incidence des AVC. La surcharge pondérale est associée à près d’un AVC sur cinq. Une méta-analyse réalisée sur 35 études, réunissant au total plus de 2 millions de participants, a montré que le fait d’être en surpoids, c’est-à-dire d’avoir un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 25 kg/m2, augmentait le risque d’AVC de 22%. Quant aux individus en état d’obésité (IMC supérieur ou égal à 30 kg/m2), leur risque augmentait de 64% [1]. En effet, la surcharge pondérale entraine des troubles de la régulation de la pression artérielle, des anomalies du bilan lipidiques (taux élevé de mauvais cholestérol et de triglycérides dans le sang) ainsi que de diabète de type 2, toutes ces conditions contribuant à la survenue d’un accident cardio-neurovasculaire de type infarctus ou AVC.
Si un IMC élevé a été associé à un risque majeur d’AVC dans de nombreuses études, il semblerait que la graisse abdominale soit un indicateur encore meilleur du risque d’AVC [2]. En effet, la répartition de la graisse dans le corps est un paramètre important dont l’IMC ne tient pas compte. Or, lorsque les dépôts adipeux ont tendance à se concentrer au niveau de l’abdomen, ce phénomène entraine toute une série de mécanismes biologiques délétères se traduisant par un risque cardio-neurovasculaire considérablement accru.
Monter sur une balance pour vérifier son poids et calculer son IMC est déjà un premier pas. Mesurer son tour de taille avec un mètre-ruban, c’est encore mieux ! Si votre IMC indique un surpoids ou une obésité, et/ou que votre tour de taille dépasse les 94 cm si vous êtes un homme ou 80 cm si vous êtes une femme, vous présentez un risque plus élevé que la population ‘normale’ d’être victime d’un accident cardiovasculaire ou d’un AVC.
Il est alors conseillé d’initier une discussion au sujet de votre surcharge pondérale avec votre médecin traitant, de sorte que celui-ci puisse contrôler la présence de comorbidités en évaluant votre tension artérielle, votre activité cardiaque, et en vous prescrivant une analyse de votre glycémie à jeun et de votre taux de graisses dans le sang. Selon les résultats de ces examens cliniques et biologiques, votre médecin pourra vous prescrire des médicaments pour limiter les risques de complications (dont l’AVC) et vous orienter vers un programme de perte de poids.
Comme pour toutes les maladies cardiovasculaires et métaboliques, l’application de règles hygiéno-diététiques basiques est salutaire. Ces règles consistent à suivre un régime alimentaire équilibré, amaigrissant en cas de surcharge pondérale, de pratiquer une activité physique régulière (au moins 30 minutes par jour), et de cesser de fumer. Plus facile à dire qu’à faire ! Ce sont pourtant les mesures indispensables à mettre en place pour lutter contre le risque d’hypertension artérielle, de diabète, de maladie du foie gras, de syndrome d’apnée du sommeil, et par extension, des complications les plus sérieuses de ces pathologies : l’infarctus du myocarde et l’AVC.
Sachez que chez les individus en surcharge pondérale, une simple perte 10% à 15% du poids corporel initial peut entrainer la résolution de la majorité des pathologies précitées, et une diminution drastique des traitements médicamenteux ou instrumentaux.
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