1-Les antibiotiques, ennemis jurés du microbiote intestinal
Si une mauvaise alimentation peut modifier temporairement notre microbiote, ce sont les traitements antibiotiques que nos précieuses bactéries ont le plus à craindre. Un traitement antibiotique unique perturbe de façon marquée le microbiote, qui peut mettre plusieurs semaines voire plusieurs mois après l’arrêt du traitement pour se reconstituer à l’identique. Des scientifiques américains ont mis en évidence chez la population nord-américaine des microbiotes notablement moins diversifiés que ceux des sud-américains ou encore des africains. Une explication probable ? Un natif des États-Unis ou du Canada a reçu en moyenne pas moins de 18 traitements antibiotiques à 18 ans ! Les antibiotiques agiraient donc de façon durable, voire définitive, sur notre microbiote ; un phénomène qui s’accentuerait au fil des générations.
2-Les probiotiques, des bactéries qui vous veulent du bien
Probiotiques et prébiotiques : attention à la confusion
S’il faut bien tendre l’oreille pour distinguer les deux mots, ils ne désignent pas du tout la même chose. Les probiotiques* sont des bactéries qui, ingérées vivantes, ont un effet bénéfique sur notre santé. Ils permettent de réensemencer le microbiote intestinal. Quant aux prébiotiques*, ce sont des fibres qui servent d’aliment aux bactéries du microbiote. Or, chaque bactérie a ses propres besoins. En sélectionnant le type de prébiotiques, on peut nourrir de préférence les bactéries amies et favoriser ainsi préférentiellement leur croissance pour bénéficier des avantages spécifiques qu’elles procurent, comme une augmentation de l’absorption de minéraux ou une meilleure réponse immunitaire.
Comment choisir ses probiotiques ?
Il est possible de recourir à une supplémentation en certaines bactéries pour restaurer l’équilibre du microbiote intestinal et “booster” la réponse immunitaire. Cependant, parmi la multitude de compléments alimentaires à base de probiotiques disponible sur le marché, comment choisir ?
✔️ Les prébiotiques renforcent l’efficacité des probiotiques en favorisant la prolifération des bonnes bactéries au détriment des mauvaises. Il est donc pertinent d’associer pro- et prébiotiques et donc de choisir un symbiotique*.
✔️ L’efficacité des probiotiques dépend de la quantité de bactéries ingérées, ainsi que de la qualité et de la diversité des souches choisies. Faites attention de choisir la composition la plus complète et la plus concentrée possible.
✔️ Il est important que les gélules contenant les bactéries soient gastro-résistantes (c’est-à-dire résistantes aux sucs gastriques et au pH acide de l’estomac) afin qu’elles ne soient pas détruites en majorité dans l’estomac avant d’atteindre l’intestin.
3-Les probiotiques, bientôt des médicaments ?
Si nous en sommes encore à découvrir les vertus protectrices de certaines souches bactériennes, la prochaine étape serait de les utiliser pour créer une nouvelle génération de probiotiques conçus, non pas pour préserver la santé des consommateurs, mais pour guérir des malades. Parmi les pathologies qui pourraient bientôt être traitées par des bactéries : les rectocolites hémorragiques ou la maladie de Crohn. Ces médicaments d’un nouveau genre devront évidemment avoir prouvé leur efficacité et être passés par des tests tout aussi rigoureux que ceux des molécules pharmaceutiques avant d’arriver sur le marché.